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Atelier d'écriture : Venez comme vous êtes, les contraintes feront le reste.


Illustration de la page blanche de l'écrivain

Et si on parlait de l’inspiration ?


Le Larousse définit l’inspiration comme « le souffle créateur qui anime les artistes, les chercheurs ».

Quand on parle d’inspiration dans les ateliers d’écriture, on parle surtout de celle qui permet aux participants de surmonter la page blanche et de produire un récit. C’est à l’animateur ou l’animatrice de faire en sorte que les écrivants soient inspirés.

Mais comment cela fonctionne-t-il ?

Si je vous dis « faites une liste ! », vous voilà alors, inévitablement, à vous poser mille et une questions. Mais de quelle liste s’agit-il ? Celle des courses de la semaine ? Celle des différentes marques de voitures ? À moins que ça ne soit celle des rois de France ? La liste des listes est infinie. Vous n’êtes pas sorti de l’auberge.

En revanche, si je vous dis « faites une liste de vos cinq meilleurs souvenirs d’enfance ! », vous n’aurez soudainement plus aucun mal à vous lancer. Pourquoi ? Parce qu'aussi paradoxal que cela puisse paraître, vous contraindre à un thème précis de liste libère votre imagination : les idées vous viennent plus facilement. La contrainte artistique est source d’inspiration. En effet, lorsqu’on a trop de possibilités, de choix, l’esprit se noie dans un océan d’hypothèses. Résultat, on ne sait pas par quel bout commencer et, finalement, on reste bloqué. Les contraintes agissent comme un cadre rassurant qui permet à notre attention de se focaliser et d’être efficace. L’esprit se concentre sur ce qui entre dans ce cadre et il s’autorise alors à explorer tout ce qui s’y trouve.

Dans un atelier d’écriture, la contrainte proposée aux écrivants est une contrainte formelle. Elle est utilisée, par exemple, en poésie : écrire un texte en rimes ou respecter une structure précise (sonnet, haïku, etc.) est une contrainte qui aide le poète dans sa créativité.


Beaucoup d’auteurs ont utilisé cette mécanique d’inspiration tels que Georges Perec qui a écrit un roman sans jamais utiliser la lettre E.

extrait La Disparition de Georges PEREC

ou Annie Ernaux qui, dans un de ses romans autobiographiques, n'utilise jamais le pronom je.

Extrait Le Train de nulle part de michel DANSEL

ou encore Michel Dansel qui a écrit son roman Le Train de nulle part sans utiliser le moindre verbe.

Extrait Le Train de nulle part de Michel DANSEL

et enfin, comme Guillaume Apollinaire qui créait des poèmes dont les vers formaient un dessin.

Calligramme La Colombe poignardée et le jet d'eau de Guillaume APOLLINAIRE

En atelier d’écriture, je propose aux participants une ou plusieurs contrainte(s) pour chacun des jeux : mots imposés ou interdits, temps d’écriture imparti, style d’écrit à utiliser, phrase à inclure, expression idiomatique à prendre au pied de la lettre, ordre imposé de mots, espace d’écriture à respecter, etc.

Pour finir, il convient de rappeler que la consigne reste une invitation faite à l’écrivant, celle de s'exprimer librement. Chaque participant a tout loisir de s'approprier la contrainte proposée comme bon lui semble. Il peut la suivre à la lettre ou, au contraire, la détourner. Au bout du compte, l’essentiel est que chacun arrive à trouver de l’inspiration et du plaisir à écrire.

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